Magali Della Suda décrit et analyse dans ses recherches comment, notamment depuis la « Manif pour tous » de 2012 en France, diverses formations féminines se réclamant parfois du fémi-nisme, se livrent à une « bataille culturelle », irriguent la société de leurs idéologies conservatrices et tentent d’orienter ainsi le vote des femmes vers des candidatures de droites extrêmes.
La nécessité pour notre mouvement syndical de mieux comprendre, pour mieux combattre ces idées dangereuses pour les droits humains, implique que nous nous approprions aussi les travaux universitaires dont la mission est d’informer la société.
Avec la présentation de son livre « Les Nouvelles Femmes de Droite », Magali Della Sudda s’inscrit dans une démarche de diffusion citoyenne des résultats de la recherche publique auprès des militantes et militants syndicaux.
Depuis une quarantaine d’années, l’influence des idées nationalistes, réactionnaires ou identitaires progressent en France et dans le monde jusqu’à flirter avec les portes du pouvoir. Comment le Rassemblement national a t-il conquis le vote des femmes lui permettant ainsi de devenir la seconde force politique dans les urnes ? Jusqu’en 2012, les électrices étaient restées moins sensibles à ses sirènes. Depuis dix ans l’extrême-droite a changé de visage et de registre, utilisant la cause des femmes contre l’immigration et l’islam. S’adressant aux travailleuses et aux femmes, elle leur promet protection et défense de leurs libertés, séduisant ainsi une partie de l’électorat populaire. Dans le même temps, la crise écologique rend audibles des discours faisant appel à la « nature » pour légitimer les inégalités. Confrontées à cette « rhétorique réactionnaire » qui reprend les termes des luttes sociales, écologistes et féministes pour mieux les détourner, les organisations syndicales sont amenées à redéfinir, leurs stratégies.
Cela questionne la CGT qui depuis toujours se présente en ennemie résolue de ces idéologies. Comment porter une revendication égalitaire et émancipatrice à l’heure où les discours semblent confus.